Entre les lignes

Longtemps bouclée par les communistes et depuis 2015 candidate à l’adhésion à Union européenne, l’Albanie n’est pas un pays très connu pour beaucoup d’entre nous. Bien que son patrimoine artistique et culturel ait miraculeusement pu être préservé, ses trésors architecturaux, sa littérature, sa musique nous restent fort étrangers et il est très probable aussi que nous soyons incapables d’identifier la langue albanaise. Modestes renseignements pris, l’albanais est issu de la branche paléo-balkanique des langues indo-européennes, seule langue de ce groupe qui ne se soit pas éteinte.

Ce petit préambule introduit le pourquoi et le comment de la soirée “Musique et Mythologie”, une nouvelle initiative du violoncelliste Olsi Leka, artiste d’origine albanaise tout comme les autres participants à cet événement, que l’on peut déjà à plusieurs égards, qualifier de rare.

D’entrée, l’écrivain Safet Kryemadhi – qui est notamment auteur d’un recueil de  Légendes, fables et contes albanais (éditions Ovadia), nous introduira dans l’univers des traditions et de la littérature de ce petit pays, essentiellement rural. Du reste une partie de ces histoires véhiculées oralement à travers les siècles seront dites – en français – par la comédienne Anila Devishi. Pour rappel cette dernière revient d’un succès à Paris dans  Je ne suis pas une arme de guerre au sujet très dans l’actualité, signée par l’Albanaise Sevdije Ahmeti, militante des droits de l’homme.

Une autre compatriote, la soprano Blerta Zhegu chantera quelques compositions d’inspiration traditionnelle   accompagnée au piano par Desar Sulejmani, lequel est aussi  chef d’orchestre actif en Allemagne. Ce dernier donnera également la réplique à Olsi Leka dans des oeuvres pour violoncelle et piano dans un répertoire qui aligne Aleksander Peçi, Rauf Dhomi ou Vangjo Nova, compositeurs dits “classiques”, mais dans le droit fil du folklore musical albanais. Gageons que pas mal de personnes seront intriguées par ce programme hors sentiers battus et qui permettra à chacune d’elles d’approcher la très ancienne culture albanaise.